Dans cet écho inspirant, je te partage les premières lignes de mon livre :
« Ce livre est mon histoire, mon voyage, et mon enquête sur les cinquante-deux premières années de ma vie.
Bien que je sois adulte aujourd'hui, tu verras souvent apparaître entre les lignes une enfant, une adolescente différente, traumatisée, isolée, abusée, blessée.
Peut-être cette enfant te bousculera-t-elle ?
Peut-être t’émouvra-t-elle ?
Peut-être t’éclairera-t-elle ?
Écoute-la.
Creuse un peu plus profondément dans ton propre cœur, et fais-lui une place.
Nous avons tous besoin de trouver notre place dans le cœur d’un autre.
Je crois que nous sommes tous des alchimistes puissants, capables de transformer le plomb en or.
On avance ensemble. »
Transformer le plomb intérieur en or, c’est ce qui m’a animée tout au long de l’écriture de ce livre.
Et aujourd’hui, « avancer ensemble » est mon mantra, mon leitmotiv au quotidien.
Je crois en la puissance de nos histoires, au lien qui nous unit et aux mots qui libèrent.
Je crois en la force de ces ponts invisibles qui naissent entre les mots et les êtres.
Quand j’ai décidé d’écrire sur les violences sexuelles subies dans mon adolescence et l’omerta qui en a découlé, le mouvement #MeToo n’en était qu’à ses balbutiements, il y a quatre ou cinq ans.
Je savais que briser le silence serait un combat difficile, mais au fond de moi, je savais que ma libération passerait par l’écriture.
Pendant des années, mes doigts tapaient automatiquement « libre » au lieu de « livre » sur le clavier. Un indice ? Peut-être.
Et dans cette histoire de libération, il y a aussi une histoire d’amour.
L’histoire d’amour que je devais renouer avec moi-même, et faire grandir.
Car comme l’écrit Paulo Coelho dans Le Zahir : « Quand l’amour grandit, nous grandissons avec lui. »
Alors, j’ai cherché quelqu’un qui pourrait m’écouter, m’aider à structurer mon histoire.
Car à ce moment-là, seule, je m’en sentais incapable.
Être fort.e, c’est aussi oser demander de l’aide.
J’ai fait de nombreuses thérapies au fil des années, et je suis moi-même thérapeute depuis 2013, formée à l’hypnose, au coaching et, plus récemment, à des outils de libération du trauma (Havening® et EMDR-DSA).
Je connais bien le trauma, sa biologie, ses mécanismes, ses conséquences sur le corps, la psyché et les relations.
Je sais que la théorie est là.
Mais en me faisant accompagner, je cherchais quelque chose de plus : une main tendue, professionnelle, qui pourrait m’aider à plonger dans ma propre profondeur, à toucher ma vérité, à explorer ces zones d’ombre, ces « No man’s land » que personne n’aime visiter.
Car je veux transmettre, m’engager, partager mon chemin de résilience et ces mots restés si longtemps coincés dans mon être.
Je veux écrire pour moi, bien sûr, mais aussi pour mon fils, pour toi, et pour tous ceux et celles qui sont encore prisonnier.e.s du traumatisme.
Le courage de ceux et celles qui témoignent depuis #MeToo m’inspire profondément. Et je sens, au fond de moi, que ce courage est en moi aussi.
Me faire accompagner dans l’écriture de mon livre, c’était aussi bénéficier d’une présence : une écoute professionnelle, neutre, profonde et active.
Car le trauma – et c’est particulièrement vrai pour les violences sexuelles – isole et enferme.
Et guérir passe par l’ouverture des verrous, par la circulation des mots.
Choisir d’écrire son histoire, de se faire accompagner dans ce processus, c’est aussi recommencer à créer du lien et à retrouver une confiance dans un autre être humain.
Cette confiance, souvent brisée au fil des années, malmenée, trahie (parfois par celles et ceux que l'on aime le plus) est essentielle pour avancer.
L’écriture commence alors par un travail préparatoire, un travail d’archéologue.
On sait aujourd’hui, grâce à des études en santé mentale, que mettre des mots sur le traumatisme, par l’écriture, apporte de nombreux bienfaits, et permet d’atténuer les répercussions somatiques.
Je rappelle que les liens entre maladies chroniques et violences sexuelles, y compris l’inceste, sont nombreux et aujourd’hui bien établis :
- Impact sur le système nerveux, pouvant provoquer des troubles somatiques et favoriser l’apparition de maladies telles que la fibromyalgie,
- le syndrome de fatigue chronique,
- le syndrome de l’intestin irritable.
- Affaiblissement immunitaire et altération des systèmes hormonaux, augmentant le risque de maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde.
- Troubles anxieux et dépression.
- Addictions et automédication : Beaucoup de survivants se tournent vers l’alcool, les drogues ou une alimentation déséquilibrée pour gérer leur souffrance, ce qui peut contribuer au développement de maladies comme le diabète ou des troubles cardiaques.
- Pour les femmes : Risque accru d’endométriose, de troubles menstruels et de douleurs pelviennes chroniques.
Aider quelqu’un à écrire son histoire permet de récolter de nombreux bienfaits.
C’est l’aider à renouer avec cette Grande Santé évoquée par Nietzsche dans Le Gai Savoir, cette santé de l’âme.
L’aider à se réveiller d’un long sommeil, ou d’une longue hypnose négative.
Aider quelqu’un à écrire son histoire, c’est aussi une expérience physique, visible.
C’est l’aider à :
- Redresser son corps,
- Prendre sa place dans le monde,
- Ne plus détourner les yeux,
- Oser dire « non »,
- Retrouver une estime de soi trop souvent bafouée.
Aider quelqu’un à libérer sa parole et à écrire son histoire, c’est l’aider à renaître.
Parfois, même à naître à lui-même, quand le poids émotionnel, familial et transgénérationnel est trop lourd.
Il est important de souligner que ce sont souvent les profils atypiques, les "moutons noirs" des familles, parfois désignés boucs émissaires qui portant la culpabilité de ce qui va mal qui vont oser prendre la plume et libérer la lignée.
Écrire sans fards, sans paillettes, c’est oser faire sauter les protections familiales, tout en rappelant que le bouc émissaire, dans ses origines, portait les fautes de la communauté vers les dieux pour la libérer d’une charge trop lourde.
Rappelle-toi les mots de Carl Gustav Jung : « Les gens feront tout, jusqu’au plus absurde, afin d’éviter de se confronter à leur propre âme. On ne devient pas éclairé en imaginant des figures de lumière, mais en rendant l’obscurité consciente. »
Pour moi, écrire son histoire de manière authentique relève aussi de la maïeutique, cet accouchement de l’âme cher à Socrate, permettant d’accéder à des intuitions et à des connaissances oubliées.
Dans l’accompagnement que je te propose, nous partirons de ton histoire, bien sûr, de ton terreau, de tes blessures, de tes traumatismes et de toutes les douleurs liées à ton incarnation.
Chacun.e a les siennes, et les vit à sa manière.
Puis nous voyagerons dans le temps, en toute sécurité, franchissant différentes portes, jusqu’à atteindre l’essence de ton être, et son réalignement avec le mouvement naturel de la vie.
Je termine cet article en ayant cette chanson des Beatles dans la tête "Free as a bird" (aussi libre qu'un oiseau) :
Free as a bird
It's the next best thing to be
Free as a bird
Home, home and dry
Like a homing bird,
I fly As a bird on wings
Whatever happened to
The life that we once knew ?
Can we really live without each other ?
Where did we loke the touche
That seemed to mean so much ?
Etre aussi libre que l'oiseau... et en même temps retrouver le lien.
Rien que pour ça, bien sûr, ça vaut tellement le coup d'écrire, non ?
On écrit ensemble ?