Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre


Tout le monde (ou presque) connaît ce verset (8 :32) de l’évangile de Saint Jean ne serait-ce que la deuxième partie « la vérité vous rendra libre ».

Il m’a accompagné et a été comme un leitmotiv tout au long de mon travail d’écriture.

 

Ecrire m’a permis de redéfinir la notion de « vérité » et la notion de « liberté » à travers mon prisme et ma propre histoire.

 

Tout part toujours de soi.

 

En écrivant, je me suis beaucoup souvenue et rappelée d’où je venais.

 

Je me suis souvenue de photos, très anciennes, en noir et blanc, que j’ai vu passer au fil des années, des photos qui racontent elles aussi des histoires même si aucun mot, ni sentiment, n’a jamais vraiment été partagé à ce sujet.

 

Il y a cette très belle photo du mariage de mes parents en 1959.

Ma mère porte une belle robe... noire.

Le mariage n’avait pas pu être célébré dans leur village d’origine car ma mère était déjà enceinte de mon frère aîné.... OMG !

Le mariage avait été célébré en catimini.

Sur la photo, les sourires sont radieux bien sûr mais on y voit aussi autre chose : le poids de la religion, des conditionnements, la honte et sans doute la culpabilité, en arrière-plan.

 

Savoir et comprendre d’où nous venons, c’est comprendre notre histoire, nos héritages familiaux, inconscients, les blessures de nos lignées à libérer.

 

J’ai très tôt cherché à comprendre, à savoir.

 

Goldman qui sort son premier opus en 1981 « il suffira d’un signe » est mon premier coach, un peu psy, un peu philosophe. J’ai 10 ans à l’époque.

 

En 1985 il sort :

 

« Je marche seul » 

 

Je marche seul
Sans témoin, sans personne
Que mes pas qui résonnent

Je marche seul
Dans les rues qui se donnent
Et la nuit me pardonne, je marche seul
En oubliant les heures

 

Et « famille »

 

Tu es de ma famille
Bien plus que celle du sang
Des poignées de secondes
Dans cet étrange monde
Qu’il te protège s’il entend

Tu sais pas bien où tu vas
Ni bien comment ni pourquoi
Tu crois pas à grand chose
Ni tout gris ni tout rose
Mais ce que tu crois, c’est à toi

 

Les mots, les livres, les textes de chansons me parlent et m’accompagnent depuis cette époque-là.

 

« Au commencement des temps les mots et la magie étaient une seule et même chose » disait Sigmund Freud. Je ne le savais pas encore.

 

A 15 ans lorsque je ne suis ni écoutée, ni entendue, ni protégée, je comprends que ma route sera faite de solitude.

 

Elle deviendra longtemps ma grande amie et aussi ma pire ennemie.

 

Je mettrai du temps à comprendre que chacun a son histoire à dénouer et que chacun est libre de la dénouer... ou pas.

 

Accepter la liberté de l’autre fait aussi partie du chemin.

 

Lorsqu’en 2020, nous commençons à évoquer notre départ de Nouméa pour la métropole, j’opte d’abord pour Toulouse, la ville rose. J’en parle à mes parents. Mon père ne comprend pas pourquoi nous ne voulons pas nous installer en Alsace. Pour ma mère c’est différent, elle sait depuis longtemps, probablement toujours. A ce moment-là je veux encore conserver une distance « vitale » pour mettre à disance a colère et le ventre qui se noue encore trop souvent.

 

Je comprendrai que la vie, la vie « libre » et la vérité sont à extirper de nos colères les plus profondes justement.

 

La colère est aussi énergie de vie.

 

Finalement c’est mon fils qui fera pencher la balance pour Strasbourg. 

Strasbourg, la ville verte. Vert guérison dont j’ai toujours aimé l’énergie et qui me parle de première libération de parole.

 

« La vérité vous rendra libre » écrivait Saint Jean et je rajoute que le bonheur et la liberté se trouvent dans les actions éclairées, justes, partagées et transmutées un peu comme le font les alchimistes.

 

On écrit, partage et transmute ensemble ?

 

Photo personnelle : Basilique Notre-Dame du Rosaire, Lourdes, Août 2022


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