Traverser l’alchimie de sa vie : ce que 2025 m’a appris


Il y a des années qui ressemblent à des passages.

Des années où l’on ne se contente pas de vivre : on se transforme.

Depuis la publication de mon livre Écoutez-moi ! je ne cesse de traverser, à mon rythme, parfois dans la douceur, parfois dans l’abrasion, les grandes étapes de l’alchimie intérieure.

Pas comme concept intellectuel, mais comme chemin de chair, de cœur et de conscience.  

En cette fin d’année 2025, j’ai ressenti le besoin de faire une pause.

De relire mon chemin. De me laisser traverser par les apprentissages. Et aussi d’honorer la femme que je deviens, pas après pas.

L'alchimie procède en étapes, la première est la Nigredo.

 

Nigredo : la descente dans le noir

 

L’œuvre au noir c’est la chute, la nuit, la terre retournée. Pour moi, elle n’a jamais été une ennemie mais qu'est ce qu'elle a été difficile. J’en connais tous les contours, les silences lourds, les tremblements, les ventres noués.

C’est elle qui m’a forcée à m’arrêter.

A écouter. A écrire.

Dans le noir, j’ai appris que rien ne se guérit sans être vraiment regardé.

Et que l’écriture, lorsqu’elle est sincère, devient un fil de lumière dans l’obscurité – parfois mince, mais toujours là.

 

Albedo : le nettoyage intérieur

 

Puis vient l’œuvre au blanc, ce temps étrange où l’on ne sait plus trop qui l’on est. Où l’ancien se dissout, où le cœur se dépoussière, où la vérité se fait plus nue.

C'est une étape difficile pour soi et pour les autres car on commence à changer. Les structures d'adaptation névrotiques mises en place depuis des années - parfois depuis toujours - ne tiennent plus. Les relations aux autres changent.

C'est ça le nettoyage intérieur.

C'est retrouver son axe, sa vérité. Ce qui nous donne envie de nous lever le matin.

Ca a une odeur d'amitié et de sororité aussi.

L’écriture a été ma jachère. Mon ménage intérieur.

Le lieu où tout s’est clarifié : les émotions, les loyautés invisibles, les mécanismes de survie, les illusions que je portais encore.

On parle souvent de guérison comme d’une conquête, d’un combat.

La guérison n'est pas un combat.

Guérir s'est oser se laisser traverser, petit à petit, par cet essentiel qui cherche à naître en nous.

 

Citrinitas – L’œuvre au jaune : les premiers rayons

 

Cette étape est comme une illumination progressive. Une lucidité qui ne brûle plus. Une lumière qui revient sans violence.

Cet été j’ai vécu un moment clé : ma rencontre avec la basilique de Vézelay dédiée à Marie-Madeleine.

Un choc intérieur.

Un feu sacré que je sentais se réveiller.

J’y suis retournée à deux reprises.

L’énergie, la force, la passion de de Marie-Madeleine, femme et grande alchimiste que j’aime profondément, m’accompagnent depuis presque 10 ans.

C’est en hommage à elle que je me suis fait tatouer – juste avant mon départ de Nouvelle Calédonie - une rose rouge sur l’avant-bras. Non pas comme un symbole de fusion, mais comme un rappel qui me dit :

Ne renonce jamais à la vraie vie et à la vérité de ton cœur.

 

Extrait de mon livre :

« Cette année-là, je m'offre un cadeau spécial pour Noël. Je prends rendez-vous chez Adrien, un tatoueur bien connu à Nouméa, pour me faire tatouer une grande rose rouge sur l'avant-bras. Il était important pour moi de pouvoir la voir pour m'y connecter. C'est mon premier tatouage. La rose, peut-on lire dans le Dictionnaire des symboles (71), symbolise la coupe de vie, l'âme, le cœur. Blanche ou rouge, la rose est l'une des fleurs préférées des alchimistes, dont les traités s'intitulent souvent rosiers des philosophes... La rose rouge a été associée à la pierre au rouge, but du grand œuvre »

 

La Citrinitas, pour moi c’est cela : l’émergence d’une verticalité nouvelle, plus consciente, plus juste. La sensation de commencer à voir avec autre chose que les yeux.

 

Rubedo : L’œuvre au rouge : se rassembler enfin

 

Puis un jour, sans prévenir, la joie revient.

Oh... pas l’euphorie.

La joie profonde, juste. Tranquille.

On ne cherche plus à être validée par les autres.

On est soi et on aime celle qu'on est devenue.

C’est comme un alignement intérieur, une souveraineté plus douce.

 

Je ne suis plus la femme qui écrivait « Écoutez-moi ! ».

Je suis celle qui, depuis a traversé le feu, l’ombre, le dépouillement et l’éclairage intérieur.

 

L’écriture, à son rythme, au rythme du corps et de l’âme, permet cette traversée.

Elle ne change pas la vie en surface bien sûr mais elle change la manière d’habiter son propre corps et son propre cœur.

 

Dans cette Rubedo, je sens aujourd’hui :

-       Une verticalité nouvelle,

-       Une présence plus stable,

-       Une manière d’être au monde qui s’éclaire de l’intérieur,

-       Une paix qui n’est plus conditionnelle,

-       Et surtout... une joie juste, essentielle, alignée.

 

Retrouver sa nature unique

 

L’alchimie n’est pas un processus pour devenir quelqu’un d’autre.

Ni un modèle que l’on applique à l’identique.

Ni une imitation de celles et ceux qu’on admire.

Marie-Madeleine, Vézelay, l’Alchimiste, les archétypes, les symboles... Tout cela n’a jamais été là pour me faire ressembler à une autre.

Tout cela m’a aidée à redevenir moi.

A retrouver ma nature intime, celle qui était enfouie sous des couches de peurs, de loyautés et de silences.

 

C’est cela l’alchimie intérieure :

-       Faire émerger l’unique du chaos,

-       Suivre sa propre voie, celle d’un cœur conscient,

-       Devenir l’or que l’on portait déjà,

-       Marcher vers soi pour mieux marcher vers le monde.

 

Clôturer un cycle, en ouvrir un autre

 

En cette fin d’année 2025, je sens que quelque chose se pose.

Un cycle s’achève. Un autre commence à vibrer sous la surface.

 

Je n’ai plus besoin de courir.

Je n’ai plus besoin de prouver.

Je n’ai plus besoin de me justifier.

 

Je suis en accord avec celle qui, un jour, a décidé de se remettre debout. Celle qui continue, consciente que chaque fin porte déjà une naissance.

 

La transformation n’est pas un hasard.

Ni un laisser-faire.

C’est un choix répété, une fidélité à ce qui appelle en nous.

C’est un art d’être présent à sa vie, de la créer, de la sculpter, de l’habiter depuis un lieu plus juste.

Et l’écriture, toujours, reste ce passage.

La boussole.

Une manière honnête de vérifier notre alignement.

De sentir quand un mouvement intérieur s’amorce.

De reconnaître quand il est temps de prendre un virage, parfois à 180°, pour ne pas s’engluer dans ce qui nous retient.

 

Apprendre à se laisser inspirer, vraiment inspirer, est une force immense.

C'est un élan. Un souffle créateur.

Un mouvement qui ouvre les portes de ce qui semblait inaccessible quelques mois plus tôt.

C’est souvent ainsi que la vie change : par une intuition qui persiste, par une évidence subtile qui appelle, par un « oui » qui se forme dans la profondeur avant d’apparaître à la surface.

Nous ne sommes jamais seuls sur le chemin.

 

Vers 2026 : vivre depuis un cœur conscient

 

Je marche vers 2026 avec une certitude profonde : celle de ne plus avancer à l’aveugle, mais de marcher en créatrice, en alliance avec le vivant, avec mes élans, avec cette sagesse intérieure qui sait toujours avant moi.

 

Je choisis d’aller vers ce qui éclaire.

Vers ce qui élève.

Vers ce qui ouvre.

Vers ce qui résonne.

Vers ce qui appelle la vie plus large.

 

Parce que lorsqu’on traverse l’alchimie de sa propre histoire, il ne reste finalement qu’une seule direction :

 

-       Celle du cœur... mais d’un cœur libre et conscient.

 

Un cœur qui a osé regarder ses blessures, ses ombres et le réel en face.

Un cœur qui a accepté de se dépouiller, de se clarifier, de renaître.

Un cœur qui malgré tout, choisit encore et encore la voie du vivant.

La voie du courage.

La voie de l’amour.

 

 

Sylvie Moulédous

 

Photo personnelle : les roses du jardin de mon enfance

 


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