I am a noise (A voix haute)


Un dimanche 14h30, cinéma les 3 Luxembourg, Paris.

Mon mari et moi attendons le démarrage du documentaire sur la vie de Joan Baez. Elle a 83 ans aujourd’hui.

La salle est pleine en ce dimanche après-midi dans ce petit cinéma d’Arts et d’essai.

Les fauteuils sont confortables.

Apparemment Joan Baez a laissé une trace dans l’esprit et le cœur des gens.

 

« I am a noise » (A voix haute), drôle de titre. On se dit tous les deux que le documentaire va être orienté sur son œuvre artistique très engagée et sur ses engagements politiques et militants.

Nous ne percutons pas que la photo de l’affiche ne montre pas une Joan Baez engagée... mais plutôt une enfant triste.

 

Et, en effet, dans ce documentaire profond et bouleversant, elle choisit de revenir (« avant que d’autres ne le fassent pour elle » dit-elle à la fin du film) sur ses 3 vies : la privée, la publique et la secrète.

 

La vie publique tout le monde la connaît plutôt bien.

Ses engagements, sa romance et son lien fort avec Bob Dylan dans les années 70.

 

La vie privée on la connaît beaucoup moins forcément.

Elle évoque notamment les liens difficiles avec ses sœurs, ses parents, le racisme dont elle a fait l’objet en raison de ses origines mexicaines.

 

Sa vie secrète, la plupart des gens ne la connaissait pas du tout.

 

Tout au long du documentaire, grâce à ses archives personnelles : photos, vidéos, journaux intimes, Joan Baez nous fait voyager dans ces 3 vies là en même temps et nous montre comment les abus et l’inceste paternel qu’elle évoque à demi-mots ont pesé sur sa vie d’enfant, de femme, d’artiste et sur la vie de sa sœur, décédée à l’âge de 56 ans d’un cancer.

 

Joan Baez aura mis près de 80 ans à parler de cette vie-là.

Il en faut du temps et des combats pour en parler de cette vie-là.

Elle évoque ses séances d’hypnose, ses grandes périodes de dépression, ses innombrables thérapies.

 

A la question « quelle est la meilleure décennie de votre vie ? ». Elle répond sans hésiter : celle que je suis en train de vivre.

 

On la voit apaisée, connectée à son corps (enfin) et à la nature et finalement pleine de gratitude pour ce que la vie lui a offert.

 

Hermann Hesse écrivait : « La vie de chaque homme est un chemin vers soi-même, l'essai d'un chemin, l'esquisse d'un sentier. Personne n'est jamais parvenu à être entièrement lui-même ; chacun, cependant, tend à le devenir, l'un dans l'obscurité, l'autre dans la lumière, chacun comme il le peut. »

 

Un grand silence règne dans la salle à la fin de la projection.

 

Merci Joan Baez d'avoir osé porter votre "voix haute" dans ce documentaire.

 

On avance ensemble.

 

Sylvie


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