J’aime les mots et les livres.
C’est indéniable.
Mon rapport aux livres est étrange, mystérieux, presque charnel.
Certains livres « m’appellent », m’ont fait prendre de nouvelles directions.
J’en relis quelques-uns quand je sens que c’est l’heure de les relire.
Ils sont comme des boussoles, des GPS durant les périodes où je perds mon nord magnétique.
Certains de mes amis se moquent gentiment de moi et m’appellent la bibliothécaire. Lorsque nous discutons j’ai toujours un titre de livre à suggérer qui m’apparaît aussi rapidement que le lapin du chapeau d’Alice.
Ça nous fait bien rire.
Lire c’est s’évader, apprendre, comprendre, relier.
Écrire, c’est différent.
C’est de l’ordre de l’intime, de la conversation avec soi et le monde.
J’écris depuis longtemps dans mon journal. Parfois des pages entières, parfois juste quelques phrases, quelques paragraphes, des citations. On croit à tort que les intimistes (noms donnés à ceux qui écrivent leur journal) sont nombrilistes, névrosés, accrochés à leur passé.
Pourtant, l’acte même de revenir sur soi, sur les événements qui nous traversent, permet un travail de guérison, d’agrandissement de notre représentation du monde.
James W. Pennebaker, chercheur précurseur, professeur de psychologie à l'université du Texas à Austin a montré qu’écrire sincèrement et précisément ses expériences existentielles, notamment douloureuses, nous faisait un bien fou, améliorait notre équilibre émotionnel, et de ce fait, notre santé physique.
Ecrire c’est bon pour la santé et c’est prouvé.
Les participants à l’étude Baikie et Wilhelm (2005) ont décrit leurs expériences les plus traumatisantes pendant 15 minutes, quatre jours de suite et ont eu, en matière de santé physique de meilleurs résulats, perceptibles jusqu'à quatre mois plus tard.
Une autre étude a testé le même exercice d'écriture sur plus de cent patients souffrant d'asthme et de polyarthrite rhumatoïde, les résulats étaient similaires.
Les participants qui ont écrit sur l'événement le plus stressant de leur vie ont eu de meilleures évaluations de l'état de santé lié à leur maladie (Smyth, Stone, Hurewitz et Kaell, 1999).
Dans l'ensemble la thérapie par l'écriture s'est révélée efficace dans de nombreuses maladies ou troubles mentaux (Mudassir Farooqui, 2016) notamment pour :
- le stress post-traumatique
- l’anxiété
- la dépression
- Les troubles obsessionnels compulsifs
- Le chagrin et perte
- Les maladies chroniques
- Les abus de substances
- Les troubles de l'alimentation
- Les problèmes relationnels interpersonnels
- Les problèmes de communication
- La faible estime de soi
Ecrire c’est guérir.
Ecrire c’est un voyage vers soi... et les autres.
On écrit ensemble ?