Plus personne ne lit, tout le monde écrit


« Plus personne ne lit , tout le monde écrit » c’est un post un peu ironique que j’ai vu défiler dernièrement sur les réseaux sociaux. 

 

C’est vrai, l’écriture a le vent en poupe. Et c’est tant mieux.

 

Nous ne sommes pas toutes et tous Marguerite Duras, Colette, Milan Kundera, Romain Gary, Ernest Hemingway.

Et c’est tant mieux aussi.

 

La richesse est dans la diversité des regards posés sur le monde et la vie.

 

D’ailleurs qu’est-ce que “l’écriture” ?

Voltaire disait que “l’écriture est la peinture de la voix”.

Je le rejoins.

Et écrire ce n’est pas seulement transmettre un récit avec des informations et des mots.   Ecrire c’est aussi donner vie à une œuvre.

Et cette œuvre c’est notre vie.

Écrire, c'est insuffler la vie, donner une forme, recréer, et y ajouter ici des éclats de lumière, là des ombres plus profondes.

Nos vies ne se limitent pas à une seule création, elles sont un patchwork d’œuvres multiples, s’entrecroisant depuis notre enfance, et peut-être même bien avant.

Le début de mon livre “Ecoutez-moi !” ressemble à l’œuvre d’Edvard Munch qui dans son célèbre “Cri” a souhaité symboliser les émotions humaines et notamment l’angoisse et la douleur.

Si tu connais cette œuvre, tu diras sans doute que c’est réussi.

On ne reste pas de marbre devant cette toile.

Elle interroge, interpelle, bouscule.

Ecrire, c’est la même chose.

C’est une façon pour les lecteurs de partager les émotions, l’intériorité et l’âme de l’écrivain. 

 

Pour qui faut-il écrire ?

D’abord pour soi car tout part toujours de soi.

En écrivant pour soi on élargit, on creuse, on précise. On enquête. On apprend. On allume des ampoules de conscience.

On se surprend.

Parfois on se trouve misérable.

Parfois on éprouve de la tendresse, de la compassion pour celui ou celle qu’on a été.

On choisit nos mots.

Une trame se créée.

On se réapproprie notre histoire.

L’écriture est un acte de réappropriation.

En écrivant son histoire, on se réapproprie son vécu.

On peut reprendre un contrôle partiel sur une situation où l’on s’est senti.e impuissant.e.  

Eugène Ionesco dit “qu’il faut écrire pour soi, c'est ainsi que l'on peut arriver aux autres”.

 

Et à partir d’où faut-il écrire ?

Entendons-nous bien.

Quand je dis “à partir d’où faut-il écrire ?” je ne parle pas de lieu géographique.

 Le “d’où” est relié à nos paysages intérieurs.

 

Si le paysage est douloureux, écris.

Si le paysage est doux, écris.

Si le paysage est sage, écris.

Si le paysage est relié à l’enfance cabossée, écris.

Si le paysage est merveilleux, écris encore.

 

Tous les paysages sont dans la nature.

Et tous nos paysages intérieurs méritent d’être explorés et partagés : des plus arides, marécageux, et secs aux plus luxuriants.

 

En les explorant et en les partageant, on se sent moins seul.e. On devient des compagnons de voyage. C’est la raison pour laquelle j’ai aimé être accompagnée durant ma phase d’écriture.

Constater que le noir des événements se diluait séance après séance a été un grand soulagement, un passage de saison.

 

Pourquoi écrire ?

 

Il y a tant de motivations différentes à l’écriture d’un livre. Je t’en livre quelques unes.  

On écrit :

 

 1)    Pour tourner des pages de nos vies bien sûr. Toutes les personnes qui ont écrit un livre sur leur histoire et que je rencontre dans mes podcasts “Trait d’Union” me l’affirment : il y a un avant et un après l’écriture de leur livre.

 

2)    Pour contribuer, aider les autres à partir de nos propres expériences.

 

3)    Pour transmettre à nos proches, nos enfants, nos amis, une partie de notre vie.

 

4)    Pour faire partie d’une famille (les écrivains) qui a le courage et l’audace de partager ses mots. J’ai toujours aimé le courage. Dans l’Antiquité on parlait de force d’âme, de bravoure. C’est probablement la raison pour laquelle j’ai lu autant de biographies. J’aime les âmes fortes.

 

5)    Pour se réaliser, s’épanouir.

 

 Pour terminer cet écho inspirant, je te partage le dernier paragraphe de mon livre :

 

« Le chemin continue, et la fin importe peu car seul le chemin compte. Le chemin vers nous-mêmes et vers les autres. Je réalise que j'ai derrière moi une histoire, un parcours, des expériences à partager. Écrire. Écrire est un acte de création, un processus qui porte et élève notre flamme, et je sens à ce moment-là que j'en ai besoin, que je suis, comme tout un chacun, née et destinée à une création partagée. Car créer, c'est partager. Et avoir fait tout ce chemin sans le partager maintenant me paraît impensable. L'écriture devient une évidence ; je me sens comme acculée, inutile de reculer, pour avancer il faut l'écrire. Le moment est venu. Alors voilà, j'écris, et je découvre avec étonnement et émotion que l'enfant en moi, devenu adulte, a une voix. »

 

Alors, oui découvrons, écrivons, partageons.

Inspirons-nous les uns les autres.

Surprenons-nous.

Portons haut notre flamme.

Embrasons le potentiel infini qui est en nous.

---

 

Avec joie.

Sylvie 


Lire les commentaires (0)

Articles similaires


Soyez le premier à réagir

Ne sera pas publié

Envoyé !

Derniers articles

Confessions

16 Mar 2025

Jeudi 6 mars 2025 : je revois le film « Une famille » de Christine Angot.
 
Je me souviens de la claque que j’avais eue en allant le voir au cinéma l’année ...

Les rencontres

28 Fév 2025

Dans son livre « la rencontre », le philosophe Charles Pépin écrit : Rencontrer quelqu'un, c'est être bousculé, troublé. Quelque chose se produit, que nous ...

L'écriture un chemin de résilience et de renaissance

21 Fév 2025

J’ai réceptionné hier le message ci-après de Christelle Esnoul que j’avais reçue dans mon podcast Trait d’Union (lien pour réécouter l’interview sous l’arti...

Catégories