
Un prophète de l’amour
Nous sommes mercredi 3 septembre, fin d’après-midi.
Une amie m’envoie un lien YouTube sans mot d’accompagnement.
J’ouvre. C’est une vidéo sur les miracles de Saint Charbel.
Saint Charbel qu’on appelle aussi le prophète de l’amour.
Bingo ! Je sais de quoi va parler mon écho de la semaine : d’inspiration, d’amour et de foi.
Car j’ai toujours senti que ces trois forces étaient intimement liées.
Habité.e.s par plus grand que soi
Les personnes qui m’ont le plus inspirées avaient toutes ce noyau intérieur, intact malgré les tempêtes.
Elles avaient des peurs bien sûr, mais elles ne se laissaient pas gouverner par elles. Elles traversaient, avançaient, guidées par une petite voix. Habitées par une foi en la vie, et une joie profonde même dans les épreuves.
Je percevais en elles un Amour plus grand que l’amour. Celui que Saint-Paul décrit dans sa lettre aux Corinthiens : un Amour qui reste quand tout s’effondre, qui rassemble, qui éclaire, qui guérit.
Un Amour sans frontières.
Un Amour sans failles.
Un Amour qui nous précède et nous traverse.
Oh là là me direz-vous : « calme-toi tu n’es pas Saint Charbel ».
C’est vrai. Nous ne sommes pas des saint.e.s.
Nous sommes des humains en chemin.
Et pourtant, à l’intérieur de ce chemin, l’inspiration agit comme une grâce.
J’ai découvert Saint Charbel il y a deux ans, dans la cathédrale de Chartres. Un autel lui est dédié. Je me souviens avoir été fascinée par la lumière qui émanait de son visage sur une peinture.
Une lumière intérieure, silencieuse.
Car c’est bien là son héritage : le silence.
Pas un silence vide. Un silence habité. Dans un monde qui bavarde et qui s’agite, il nous rappelle que la communion avec le divin naît de l’écoute intérieure.
Écouter le silence à l’intérieur...
Nous n’en avons plus l’habitude.
L’appel de Marie-Madeleine
Moi-même, cet été, j’ai suivi cette voix intérieure : elle m’a menée à Glastonbury, puis avec urgence, à Vézelay, sur les traces de Marie-Madeleine.
Elle, longtemps réduite par l’Église à l’image de la pécheresse repentie, a été finalement reconnue par le Pape François comme « apôtre des apôtres ». Sa présence m’accompagne depuis presque 10 ans au point que j’ai voulu inscrire une rose rouge sur ma peau pour rappeler ce feu qui me guide.
Comme l’écrit Laurence Lautrédou :
« L’inspiration implique un mouvement émotionnel qui entraîne une mise en action. »
Oui, l’inspiration m’a souvent relevée quand j’avais un genou à terre.
Elle n’a rien de rationnel. C’est un souffle, une floraison, une main invisible qui nous pousse à l’étage suivant.
Chaque saison, chaque étape de vie polit une nouvelle facette du diamant brut que nous sommes. Parfois le grain est doux, parfois plus rugueux. Mais toujours la vie a plus d’imagination que nous.
Alors n’ayons pas peur de nous laisser inspirer.
Revenons au silence.
Écoutons notre cœur.
Écoutons-la.
Avec gratitude.
Sylvie