Quitter la "Victimattitude" ou l'art d'être enfin soi


Lundi matin.

Je sors de ma séance d’oséto.

Avec elle, pas besoin de masque. Elle a lu mon livre. Elle connaît mes failles et mes forces.

Avant même de poser ses mains, elle a déjà ouvert un espace où la vérité circule. Ça change tout.

 

Huit mois sans la voir.

Huit mois plongée dans une dissociation fonctionnelle, cet état glacé où la mémoire se fige, où le corps devient silencieux, crispé, où l’âme se met en retrait. Un oubli organisé pour survivre.

 

Je connais bien cette banquise. J’y ai vécu longtemps sans savoir que j’y vivais.

 

Mais écrire, choisir de briser le silence, c’est jouer avec le feu. C’est réveiller ce qui sommeillait. C’est accepter que chaque mot ait des conséquences dans tous les domaines : intime, social, spirituel. Il faut du courage, du soutien et parfois même une armure.

 

Mark Manson écrit :

« Le jeu de la vie réside dans les choix que nous faisons, les risques que nous décidons de prendre et les conséquences que nous choisissons d’assumer ».

 

Wouah Magnifique. Merci Mark.

Mais dans le concret assumer c’est parfois tituber. C’est rater. C’est recommencer. Et en même temps tendre chaque jour vers des choix qui nous ressemblent.

 

Sartre avait raison : « L’important ce n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous faisons de ce qu’on a fait de nous ».

 

Sortir de la « victimattitude » ce n’est pas un slogan. C’est un arrachement. 

C’est dire STOP au rôle qui avait été écrit pour nous, remercier la victime en nous de nous avoir protégée... puis lui tourner le dos.

 

C’est parfois accepter d’être vue comme la méchante.

La froide. L’ingrate.

Celle qui « exagère ».

Tout ça pour ça ?

Non. Tout ça parce que trop c’est trop.

 

On ne quitte pas un rôle de victime sur un coup de tête.

On quitte parce que la coupe déborde. 

Quand les silences, la négligence émotionnelle, la violence sourde deviennent insupportables. 

Alors oui. Certains réécrivent l’histoire mais vous, vous savez.

 

Vous savez combien de fois vous avez tenté de dire, de sauver. Combien de fois vous avez tendu la main, l’oreille.

Personne ne se réveille un matin en disant : « Aujourd’hui je détruis ma réputation, mes racines, ma tranquillité, ma sécurité ».

Personne.

 

Quitter la victimattitude, c’est retrouver son axe.

C’est verticaliser son être.

C’est réapprendre à faire confiance à ses perceptions même quand elles dérangent.

 

Car oui : quand on grandit dans un milieu où l’on a appris à douter de soi, on enterre cette petite voix qui dit « quelque chose cloche ». On la fait taire pour garder le lien, pour survivre. Alors adulte, on continue : on minimise, on s’invente que « tout va bien » juste pour ne pas perdre les siens, on enterre sa vérité sous une montagne de compromis, persuadé que survivre c’est se taire.

 

Mais le corps lui ne ment pas.

Il crie. Il s’éteint.

Le rire disparaît. La lumière se voile.

 

La guérison commence quand on réapprend à l’écouter.

Quand on ose dire « oui » à ce qu’il murmure, à ce qui résonne réellement en nous même si ça conduit au rejet.

 

Et quel paradoxe : être rejetée, c’est parfois la plus belle des libérations.

Moi qu’on avait formée au silence dans mes relations et mes couples, moi qui avais joué un temps le rôle parfait de la « fille positive » ... J’ai découvert que la vérité est plus douce que tous ces faux semblants. 

 

L’alignement c’est ça : quand tes choix reflètent enfin ta vérité profonde.

Quand tes limites deviennent des frontières sacrées.

Quand tu oses dire « non » sans trembler et « oui » sans te trahir.

Quand ton corps n’est plus un champ de bataille mais une boussole. 

Quand ton passé cesse d’être une prison et devient un terreau.

 

Alors seulement ton âme, ton corps et ta voix marchent de nouveau ensemble.

 

---

 

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